Sur le plaisir, tellement d'avenues possibles. Les sens et les émotions nous font sentir vivants. Avez-vous déjà remarqué comment certaines sonorités peuvent évoquer, provoquer, susciter? Surtout combinées à la prise de conscience des parties de notre corps qui sont sollicitées. Juste dans la musique des mots. Et là, je veux rester dans la sphère du profane, du "senti" et de l'instinct. Pas de théories sémiologique ou phonologique et on fait abstraction pour l'instant de la sémantique, bien sûr!
Certaines fricatives pour commencer. Avec l'appui des dents légèrement sur la lèvre inférieure par exemples, "furtif", "faveur", "ventre", "vulve", ou encore, là où le souffle contraint émerge de cet endroit chaud et doux qu'est la bouche, comme dans "sensuel", "s'asseoir", "sucer". La langue comme organe de locution est tellement mobile et habile, remarquez comment elle caresse le palais quand elle se place là où il faut pour obéir aux exigences du message à émettre. Faites l'exercice, prononcez successivement, le son "S", ensuite "J"... elle prend un léger recul entre les 2 et s'ouvre un peu même pour moduler le souffle. Ensuite, poursuivez avec "CH"....entre ces 2 derniers, une subtilité: les cordes vocales qui entrent en jeu. La vibration de 2 membranes peut exprimer tellement de plaisir! Et nous en sommes pourvus!
Quatre, trois, deux, un. Avez-vous trouvé?
7 commentaires:
C'est beau ce nouveau maquillage Perséphone !
Très intéressant comme exercice...
C'est très vrai, et lorsque j'entends réciter un poème, ou lorsque j'en lis un à haute voix, peu importe dans quelle langue, en ne faisant pas attention au sens des mots, mais plutôt à la sonorité, il se dégage des émotions spontanées. On les ressent par les cordes vocales et le frisson que cela provoque...
Merci GMA...ça me ressemble plus et je m'y sens chez moi. Oui, la langue et son mécanisme dans l'élocution est très évocatrice...
Oui, la parole est instrument, est sens. Jouons avec les s, au coeur du corps. Jouons avec nos corps, ô coeur-déesse.
Oui j'apprécie grandement cet élan textuel qui me rappelle un de mes élans que j'ai mis en ligne.
http://loupdeville.quebecblogue.com/2007/10/30/ballet-lunaire/
Dans ton texte c'est cette strophe qui m'a interpelée plus particulièrement :
"Surtout combinées à la prise de conscience des parties de notre corps qui sont sollicitées. Juste dans la musique des mots. "
le d.: essences de nos sens; jouons le jeu!
lou.p: Très joli....merci ;-)
Les enfants des débiteurs du magicien damné ont suivi le son de sa flûte jusqu'au lac d'Oz où les avaient précédés les rats.
A la Cour des Satrapes islamisés, un "musicien" réussit il y a de cela 1000 ans (déja !) à faire tour à tour pleurer et rire l'assistance... en jouant du même instrument.
Dans la dernière religion révélée, le son "f" est associé, à l'instar du sifflement d'origine humaine, à la langue du "Banni".
Les amérindiens détectaient la "langue fourchue" en écoutant entre les trames sonores des paroles... tandis que leurs chamans invoquaient la pluie en chantant.
La majorité des peuples africains dépendent à ce jour des sons pour recevoir et transmettre leur histoire, coutumes, légendes, us et rites.
Le silence lui même foisonne de sonorités...
yugurta: je me doutais bien que ce n'était pas dans le vide; vous me transportée dans vos exemples. Parmi les possibilités, ma(mon) préféré? Le silence....tellement plus troublant, authentique, cependant éloquent.
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