samedi 15 janvier 2011

Révélations

Image: "Living the music", par Dsandell sur www.deviantart.com

"Si de tous les arts la musique est le plus accessible, ce n'est point qu'elle soit cosmopolite, c'est qu'elle est cosmique de sa nature.
La musique est le seul art essentiellement vivant. Ses éléments sont les éléments même de la vie. Sourde, mais perceptible, puissante quoique méconnue, elle est partout où est la vie. Elle se joint au murmure des eaux, à l'haleine des vents, au frémissement des bois; elle est dans les mouvements sismiques de notre écorce terrestre, dans les révolutions célestes, dans la lutte mystérieuse et acharnée des atomes; elle est dans les vibrations lumineuses qui blessent ou réjouissent nos yeux; elle est dans la circulation de notre sang, dans les emportements de nos passions, dans les souffrances de notre coeur...

Elle est partout. Elle atteint plus loin et plus haut que ne peut atteindre le verbe humain"

tiré d'un texte d'Ignaz Paderewski, musicien et homme d'État polonais
Un grand merci à Michel Keable d'Espace musique.

dimanche 21 novembre 2010

Candy épisode 4: les papillons

"For eternity" par Elirien sur www.deviantart.com

Premier contact téléphonique: agréable, assez pour me rendre curieuse; mais quelle voix! Suave, chaude et cultivée, je deviens la prochaine proie consentante vendue d'avance. Évidemment qu'il faut que je sois séduite, sinon à quoi bon avoir de l'esprit sans en tirer parti?

Première rencontre:
Déjà il s'affichait comme maître absolu, tout étant à sa portée, je le sentais bien et ça me plaisait. Donc ce monsieur m'invite pour un verre, à mi-chemin, (précaution notée), dans un endroit public branché du 450 (précaution appréciée).

(État d'esprit: J'arrive évidemment avec un retard acceptable, dans l'humeur vulnérable issue d'un manque de confiance sous-jacent, tout en marchant avec toute l'attitude provenant de l'assurance des phéromones de mon aura-surmoi )

Étant donné qu'il est encore tôt, je ne peux pas ne pas remarquer le seul homme assis à une des tables dont la vue surtout portait sur l'entrée de l'établissement. Aux premiers abords, je suis séduite par ses traits, son aisance, sa confiance, une présence envahissante qui me fait un peu plier les genoux. Quand il se lève pour m'accueillir en gentilhomme, oups! Je constate que même en enlevant mes bottes à talons de 4 pouces, j'aurais encore une tête de plus. Ce détail m'agace un peu, mais il est agréable autant par sa conversation que par la force tranquille qu'il dégage. De plus, un bon repas en bonne compagnie demeure une excellente façon de passer une soirée.

Après quelques échanges de banalités, il me dit avec un léger malaise qu'il a des amis à la maison, qu'on pourrait aller les rejoindre mais qu'il comprendrait très bien que je veuille demeurer dans ce bistrot et que nous soyons tous les deux. C'est ma décision. Je trouve ça étrange pendant quelques minutes. J'y réfléchis et me dis, bah, pourquoi pas! J'ai toujours apprécié les confrontations aux situations inhabituelles. Il propose qu'on laisse mon véhicule et qu'on parte dans sa BM. Évidemment qu'à partir de ce moment je deviens un tantinet introvertie et que tous les radars sensitifs sont appelés au front. J'observe.

Toujours dans ma transe d'observation, dès l'entrée dans la cours, j'ai pu apprendre qu'il avait dessiné lui-même les plans de la maison. J'ai oublié les spécificités et autres détails vraiment ennuyants mais l'entrée fut remarquable.

Les deux amis finalement s'avèrèrent être un couple. En fait, 2 personnes de genre différent, un homme, assez assommant et anodin, et une jeune femme, resplendissante pétillante et attendrissante dans son mélange de dévotion/admiration envers notre hôte qui n'en tenait compte. Les deux amis n'étaient pas en relation, pas de façon explicite anyways et je n'ai jamais vraiment su qui ils étaient finalement. Un accueil du genre cocktail dînatoire mais seulement à 4. Et j'ai senti que j''étais attendue et qu'eux représentaient le comité de sélection.


Tout y était dans le "dernier cri"; le hi-fi (acceptable), la domotique, le cellier, ....name it. J'ai eu droit à la visite complète de la maison avant même qu'on décide de ce qu'on allait manger. Et les exclamations de la demoiselle, et l'air taciturne du mâle bêta. Et le blabla sur les accomplissements de monsieur; les exclamations sur les dernières acquisitions de monsieur.


Je ne me souviens même plus de ce qu'on a mangé; c'était sûrement dispendieux. Le comble fut d'être assise dehors avec ces gens insignifiants, chauffés par un radiateur au propane sous l'abri à l'air libre (pire démonstration du gaspillage et du dénigrement de la nature selon moi) et me faire demander: "On va dans le spa?", moi de répondre: "Je n'ai pas apporté mon maillot".....le silence qui s'ensuivit ma remise rapidement dans la réalité. J'ai demandé d'être reconduite à ma voiture, à 20 minutes de là et il n'y eut pas de refus.


En hommes d'affaires prospère qui opère par un code de conduite colorée ostensiblement de charme, dans un baiser d'adieu parfaitement accompli, il me déclare: "Je crois que nous en resterons là, je n'ai pas senti les papillons."


J'ai trouvé ça charmant. Il y a quelque chose à retenir de tout ça. Cette soirée m'a troublée longtemps, le déroulement, les acteurs, le décor et surtout le discours ou l'absence de cohérence dans le discours. Mais j'ai tellement appris.



dimanche 14 novembre 2010

Le retour de Candy

"Visions are seldom all they seem" par Myhandslipped sur www.deviantart.com

Eh oui! Candy est de retour car il y a encore de ces histoires à raconter, à relativiser, à .....
Les protagonistes masculins des prochains épisodes auront comme point commun de n'avoir aucuns soucis financiers.

Ce genre d'hommes que l'on admire pour leur contrôle, leur intelligence, leurs qualités de "leader", cultivés et sensibles. L'image publique impeccable.
Je constate avec le recul qu'ils ne voulaient pas prendre conscience et reconnaître qu'ils se trouvaient en situation de sollicitation. Ils voulaient, naïvement, l'âme soeur, mis à part l'ingénieur du PPP, en fait, un des ingénieurs en chef du groupe PPP du Chum (pff, ok, pour les ignares: Partenariat Public Privé dans le projet concernant le nouveau Centre Hospitalier Universitaire de Montréal). Bon, peu importe, lamentablement ces hommes "clés", "décideurs", etc, se croyaient permis de proximité sous le couvert de l'amitié, du semblant d'intimité.

Le collectionneur de tableau

Le duo juge-ingénieur incongru

Le détective privé et conférencier/conseiller en coach d'équipe de vente

Le titulaire d'une chaire de recherche

L'intellectuel maître en philosophie et docteur en éthique, gentlemen farmer part time

L'ingénieur spécialisé en utilisation des ressources de façon durable

J'ai hâte de vous raconter. Je me suis beaucoup amusé; laissez-moi le partager.

samedi 16 octobre 2010

Tough love

"Hear my plea" par Redeemer of light sur deviantart.com "
Pour me défendre j'ai dû me mettre à nu. Mais je n'ai jamais pu le faire complètement, par instinct de survie. C'est extrême et tordu.

J'aurais perdu mon innocence si je ne m'y étais accrochée. Malgré mes efforts, je n'en suis plus loin et je résiste; c'est encore plus fort que moi.
Là j'abdique ou presque. je sais que je perds pieds mais je dois laisser aller pour amorcer ma survie, ne pas avoir peur de la vie qui devrait suivre, normalement. Un moment donné ça doit arriver.

Essayer d'être forte me nuit. Mais j'ai toujours eu cette trace de fragilité charmante dont je ne peux finalement exclure de ma personne. Mon pire ennemi, c'est moi. C'est excessif.

J'suis une manipulatrice, instinctivement. Me l'admettre a été long finalement. J'ai pourtant tout pour que ça fonctionne.

Ce n'est pas un refus. C'est l'instinct. Mais là, j'ai envie de disparaître, de me perdre, de m'annuler. Je n'ai pas le choix de fonctionner et ça exige tous mes efforts. Je dois combattre. Il faut que je passe à travers tous ces voiles, tous ces deuils, mais j'en suis empêchée pour des raisons administratives, financières et organisationnelles. Et toxicologiques, je dois l'admettre.

Inadéquate, hors normes, hors sujet. J'existe, altérée en ce moment.

dimanche 29 août 2010

Signifiant

Devant rien. Tellement que je me demande si le devant existe vraiment. Mon corps connaît le temps cependant, il s'échappe et s'enfuit dans son plaisir, tant pis pour les conséquences. Il se trouve important mais pourtant je le laisserais tomber .... comme ça. Ça veut dire quoi?

Bah, je ne veux pas de réponses vraiment. J'en suis rendue au stade d'être minimalement intéressée par tout ce qui n'est véritable signifié.

Je veux croire au devant, croire à l'avenant. Mais dans mon manège, l'étourderie devient chef despotique et les départs se confondent.

Par chance, je reconnais certaines vérités qui me guident et forment la substance de mon appui.


Je suis aimée. Là et devant.

samedi 12 juin 2010

Tri-cycles

Illustration "Three Versions of Colour", par BrthrArnold sur www.deviantart.com
J'entends la mort dans leurs mots...les diagnostiques ambivalents, les experts et leur conviction, mon esprit qui joue dans son jardin. Onco-hématologues, psychiâtres et médecins s'imposant chacun dans leurs écoles de pensées, je me méfie de ces dires qui parsèment et biaisent mon chemin.

J'entends le vert dans mes jours....les cyclistes occasionnels, les curieux cavaliers sur leur monture, mon homme qui joue dans son jardin. Carouges, Merles et Quiscales s'écriant dans les vinaigriers, je me remplie de ces airs qui parfument et caressent mes alentours.

J'entends le rire dans ses yeux, j'y vois la vie et ses possibles, j'y puise l'assurance qui mène aux assises, ses étoiles filant en guides de mes pas anxieux.

mercredi 9 juin 2010

Ohm

Je code. Je crains. Je camoufle.

Je ne suis pas.

J'existe.

Je code pour comprendre, je crains en permanence, je camoufle en dilettante.

Je ne suis pas, j'avance.

J'existe en survivante.

Je code pour comprendre dans mes sens
Je crains en permanence ma quasi incompétence
Je camoufle en dilettante mon trouble résultant

Je ne suis pas le chemin malgré moi
J'existe,... quand j'y pense.
Un, deux, trois;

La demie de l'infini.