vendredi 24 octobre 2008

Plénitude givrée en prière


Oh soleil d'automne! Tu réussis toujours à m'atteindre. Tu me recentres en suspension dans le temps. Je m'habite dans un glissement de l'esprit portée par le fluide éthéré dont tu canalises les flots vibrants en adoucissant tes courbes colorées. Me voilà apprivoisée et orientée dans ta lumière. Le privilège de répondre aux mésanges insistantes, de m'interroger sur le sexe des geais, revoir les juncos, saluer les sizerins qui remplaceront les chardonnerets. Le privilège d'être attentive au vent, aux cercles sensitifs induits par sa respiration; d'observer la vie de mon nid. Chaque souffle de ma caverne y laissant entrer une lueur en échange et l'équilibre revient. Je me cristallise et scintille, parée pour la saison à venir.

I indulge myself for a moment.
Me dorer à ta lumière et être à la fois caressée par cette brise fraîche, paresseuse mais pleine d'audace! Quelle musique réjouissante que ces bourdonnement, piaillements et frémissements! Déployant dans un arc-en-ciel de merveilles, des goûts, des odeurs, des sensations, en petits touchers papillonnant sur mon corps et ma conscience, éparpillant dans la nature, mon essence. Ce dénuement progressif s'apparentant à la démarche effeuilleuse de la courtisane, elle me séduit dans son apparente fragilité fanée, ...et je fléchis. Captive de son mystique murmure, je quête l'armistice avec humble ferveur.

I indulge myself once more.
Accueille ma soumise adoration et inspire-moi jusqu'à tes profondeurs
Pressens les douleurs de mon âme et guéris moi de mes troubles-peurs
Regarde mes formes et mes couleurs abandonnées aux éléments de la terre
Abîme-moi dans la constance des tes violences et la grandeur de tes mystères

I will survive; time after time.
*Photo de Luc, le goth.

9 commentaires:

Perséphone a dit…

Vindicatif et défiant?

Anonyme a dit…

Vénérative et déférente prière au goût de sorbet qui ne fond pas ?

Perséphone a dit…

yugurta: déférence sans conteste, mais qui aspire à se fondre. Pour le goût, j'irais plus à la pistache. ;-)

LoupDeVille a dit…

Ah oui tu es une oiselle humaine ou une oiselle- oiselle, tu n'es pas migratrice, puisque tu es encore sous nos cieux.

Crème glacée brrr plus tellement de saison vraiment! J'opterais pour un thé vert bien chaud. Euh! gourmandise oblige bagel et fromage à la crème.Bon bon loupdeville lâche ta description culinaire et revient au texte de Perséphone.

L'automne migration vers l'intérieur et en effet c'est la saison occupée pour l'écriture au lieu de lézarder au soleil.

Mais aussi tu l'as joliment amenée dans ce billet vers ton intérieur.

Anonyme a dit…

Perséphone : C mon parfum unique. Coïncidence ?
Lou.p : Le thé de Monsieur est servi... plateau d'argent ciselé... Théïère en bronze mésopotamien... Cornes de gazelle... Caverne éclairée à la lampe d'Aladin... Bonus : Vautour en guise de majordome.

Âme Tourmentée a dit…

Sans mots, je suis, devant ce texte simplement, purement, délicieux...
-xxx-

Anonyme a dit…

Texte si rafraîchissant, si lumineux malgré ce froid automnal et ces arbres morts.

Merci chère Perséphone.

Anonyme a dit…

Yugurta je ne suis pas guindé pour utiliser l'argenterie et toute les choses couteuse, je suis un "canis lupus" modèle unique et de ville je me contente de la porcelaine ou de l'étain ou même du carton le plus important c'est le sourire de la commis au comptoir et de l'échange du moment le reste c'est futile

Perséphone a dit…

lou.p: oui tu as raison j'suis oiselle à fond. L'inspiration m'est venue des mésanges qui m'avertissent toujours d'un ton chantant quand leur mangeoire est vide. Oisive à souhait, je profitais du soleil d'octobre, appréciant mon nid et son environnement.

yugurta: synchronicité?

Âme: c'était vraiment génial ce moment...

gma: contente que ça te plaise, je le sentais vraiment.