vendredi 9 janvier 2009

Baiser d'hiver

"Des retrouvailles réconfortantes et tendres, dans la noirceur humide et froide remplie d'étoiles. Se tenir le coeur et la main sans toucher, les yeux au ciel et parfois fermés, par recueillement et imprégnation du moment. Un désert blanc tout autour, lourd de son silence sourd, suspend l'instant. Seuls les craquements subits de son eau glacée qui, parcourant la moelle, ramènent à la conscience la précarité de notre sécurité.

Carpe Diem.

Notre musique simple et sans détour, s'intègre et s'accorde bien dans ce monde de blanc et de noir. Les couleurs franches de nos intervalles enrichissent cette parcelle d'éternité dont nous sommes témoins privilégiés.

Se laissant choir dans les bras de neige, on se respire et on se câline du nez, le givre qui couvre son velours masculin dans la banlieue de sa bouche, fond sous mes lèvres revenues d'exil. Comme un sorbet de plaisir en cadeau menant au voyage près des frontières amies. Une chaleur douce et immigrante provoque une tendresse mouillée, attentionnée et lente, toute à son aise dans ce baiser en territoire connu et laissé inoccupé. Demande d'asile en échange affectionné; un refuge temporaire pour la réciprocité de nos hivers."


vendredi 2 janvier 2009

Autoportrait ; version L



À battures fignolées, ses trésors garnis plaisent par leur gaines raffinées dont les lettres luisantes et bavardes d'histoires touffues persistent à la conduire vers la lune sur la plume d'autrui. Des enjeux et des envers hasardeux l'ont mise en orbite alternante, paradigme d'inconscientes entailles de tourments à la surface de l'oubli. De sa douceur clémente au rugissement de ce qui bouille épisodiquement dans sa tour, ses humeurs inégales séduisent quand même la cour. La danse cynique des oripeaux maintenus en voeux ascétiques, éclate sous sa farouche et festive faim. L'oeuvre sombre la calme et la saisit.....les plumes d'amour ennuyantes l'embêtent mortellement et l'autosuggestion autarcique gagne du terrain. Elle sonde alors les intentions de l'Autre, dans ces ondes écrites ou alors perceptibles et en vie.


Autodafé récurrent de la mémoire étranglant sans gains assurés la volonté et l'envie d'éternité.

image: "the book" par ma4u4a

jeudi 1 janvier 2009

Hiberner: Day One

Perséphone s'installe dans ses quartiers d'hiver.
Ça semble se présenter tel un fait divers. Pourtant non. Les racines restent à parfaire. L'avant-bras sur le front maintenant accueillant la brise d'instinct, on laisse s'allumer les aguets. Les vrais. Les feux qui comptent et non ceux qui comblent et consumment quelconque vide coque.

Les méprises se présentent en foule cacophonique et fuguent l'interprétation. En vain.
Métamorphoses des données primitives qui se dévoilent alors en éclaireurs dans l'étroit passage de la conscience.

D'accord. J'y suis. Je suis.

Voguer sur les forces de la source de la rivière de vie.

vendredi 19 décembre 2008

Requiem

Quand la quête de sens devient différente dans l'indifférence,
Quand l'amour s'observe dans le filtre des autres,
Quand la peur devient amie familière et en transparence,
S'impose la vision atone qui pose

Qualitatif dans le champs d'une glâbre ambiance
Qui d'ombre absente valide la vérité qui se vautre
Que d'énergie, de volonté et de persistance,
S'exige-t-on pour adoucir la côte

En mi mineur s'éteindra ultimement mon songe
Quelle exquise extase surexhaussant ma cause.

jeudi 18 décembre 2008

Rêveries

J'aimerais rêver encore. Mais j'apprends à ne plus me livrer. La vie m'a mise en parallèle de mes pairs. Sur pleins d'aspects. Redéfinir ma place sur terre? Les enfants me tiennent par les pieds et m'empêchent de trop haut m'envoler. Je ne laisserai aucunes marques génétiques, tarée et trop fragile pour ce monde de fou. Peu importe, ma trace demeurera. Une observation teintée, de moi, je suis guide désignée, par bonheur. L'espace entre mes cellule s'élargit, le solide se liquéfie et je sais qu'inéluctablement l'évaporation s'ensuivra, je me diviserai et pourrai enfin me poser, là en humidité sur un arbre admiré, et là dans un nuage particulier, et on pourra deviner les formes et ils s'en amuseront; je ferai partie d'un imaginaire et d'une rêverie. Et je survivrai ainsi.

samedi 6 décembre 2008

Autoportrait ; version M



À mesures réinventées, ses musiques chéries parviennent en gouttes éclatées, les notes signifiantes offertes en précieux tribu à ceux qui réussissent à introduire son joli cirque de vie. Des yeux verts ouverts et curieux d'apprendre, intimident d'insistance involontaire, mais sans menace, ils sourient. Dans ces heures lentes des premiers balbutiements d'une attirance intensément glamour, ses insolences délectables attisent les troubadours. La réponse empathique sur les sujets d'idéaux ou de mystique, alimente l'intérêt suggestif de possibles lendemains. Le genre diatonique l'apaise et la séduit.....l'esquisse des jours en amusements la porte dans le temps, et l'authenticité créatrice balise son chemin. Elle vagabonde entre la lumière et l'ombre, dans cette sarabande imparfaite et infinie.


Autodérision modulée par la rosace du soir, composant tout en croches doublées, du bruit d'éternité.

Image: "Music is" par engraven

mardi 2 décembre 2008

Autoportrait ; version H



À brûlures répétées, les corps noircis deviennent couennes nécrosées mais les lentes persistantes dans les rares poils tordus réussissent à faire luire la lune en simulacre de vie. Des yeux verts de verre caverneux dans leur orbites trop grandes dégoulinent de purulentes larmes de fausse joie non tarie. Dans la lueur croulante et le gargouillement de ce qui grouille spasmodiquement tout autour, des mouvances inégales attirent les vautours. La danse erratique des lambeaux devenus poisseux et élastiques, alimente la touche suggestive du malin. Le tableau glauque l'affame et l'affaiblit.....l'enclume des jours en martèlements l'enfonce mortellement et l'autodigestion autodestructrice gagne du terrain. Elle succombe alors aux autosuggestions de l'Ombre, dans ces secondes parfaites et infinies.

Autofiction figée dans la glace noire percutant en zigzags éméchés le puits de l'éternité.
image: "I Am Zombie" de Kingzog