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samedi 16 octobre 2010

Tough love

"Hear my plea" par Redeemer of light sur deviantart.com "
Pour me défendre j'ai dû me mettre à nu. Mais je n'ai jamais pu le faire complètement, par instinct de survie. C'est extrême et tordu.

J'aurais perdu mon innocence si je ne m'y étais accrochée. Malgré mes efforts, je n'en suis plus loin et je résiste; c'est encore plus fort que moi.
Là j'abdique ou presque. je sais que je perds pieds mais je dois laisser aller pour amorcer ma survie, ne pas avoir peur de la vie qui devrait suivre, normalement. Un moment donné ça doit arriver.

Essayer d'être forte me nuit. Mais j'ai toujours eu cette trace de fragilité charmante dont je ne peux finalement exclure de ma personne. Mon pire ennemi, c'est moi. C'est excessif.

J'suis une manipulatrice, instinctivement. Me l'admettre a été long finalement. J'ai pourtant tout pour que ça fonctionne.

Ce n'est pas un refus. C'est l'instinct. Mais là, j'ai envie de disparaître, de me perdre, de m'annuler. Je n'ai pas le choix de fonctionner et ça exige tous mes efforts. Je dois combattre. Il faut que je passe à travers tous ces voiles, tous ces deuils, mais j'en suis empêchée pour des raisons administratives, financières et organisationnelles. Et toxicologiques, je dois l'admettre.

Inadéquate, hors normes, hors sujet. J'existe, altérée en ce moment.

samedi 12 juin 2010

Tri-cycles

Illustration "Three Versions of Colour", par BrthrArnold sur www.deviantart.com
J'entends la mort dans leurs mots...les diagnostiques ambivalents, les experts et leur conviction, mon esprit qui joue dans son jardin. Onco-hématologues, psychiâtres et médecins s'imposant chacun dans leurs écoles de pensées, je me méfie de ces dires qui parsèment et biaisent mon chemin.

J'entends le vert dans mes jours....les cyclistes occasionnels, les curieux cavaliers sur leur monture, mon homme qui joue dans son jardin. Carouges, Merles et Quiscales s'écriant dans les vinaigriers, je me remplie de ces airs qui parfument et caressent mes alentours.

J'entends le rire dans ses yeux, j'y vois la vie et ses possibles, j'y puise l'assurance qui mène aux assises, ses étoiles filant en guides de mes pas anxieux.

mercredi 19 mai 2010

Damaged

Elle s'est manifestée une première fois par un mois de décembre, à l'aube du nouveau millénaire. Quelle joie d'accueillir sa venue! Son rêve vivait à travers moi et j'allais la connaître ! Je l'aimais déjà, ...tellement. Cet état second de bonheur qui transporte, qui nous fait sentir vivant, complet, en apesanteur. J'ai ressenti le besoin de lui offrir quelque chose, un témoin de mon coup de foudre, un talisman de mon amour. Un chat peluche. Et elle, elle s'appelait Dorothy.
Mais la rencontre n'eut pas lieu. Elle avait été retenue ailleurs. Et elle a dû être mutée. Quelle grande déception! Ça m'a un peu inquiétée, mais il fallait conserver un esprit positif, malgré les blessures suscitées, on allait se reprendre, ce n'était qu'une question de temps. Le fantôme du premier deuil effleura mon esprit malgré tout.
Au printemps suivant, elle tenta le trajet mais se trouva perdue, remballant nos rêves. Je l'ai su plus tard. À l'été, elle me fait savoir qu'elle avait entrepris à nouveau le périple. Un peu sur mes gardes, je veux m'assurer qu'elle ait pris le bon chemin. On m'affirme le vendredi que tout semble bien se présenter, malgré certaines informations contraires qu'on met de côté; à ce moment, les "autorités" considérèrent suffisamment sécuritaire de refaire une mise au point le lundi suivant seulement, ne semblant pas alarmées par les données obtenues. Mais Dorothy a déjoué facilement les statistiques, et par ses actes inconscients, esquissait la potentialité de ma mort. En fait, elle m'a presque tuée, simplement.
Ces longues minutes de torture, pendant lesquelles elle s'attarda au même endroit qu'au premier rendez-vous manqué, en ce lundi matin de juillet; ces minutes furent une expérience d'éternité. Une éternité douloureuse, sur un fond de sentiment d'urgence. Non. Non, je n'ai pas vu ma vie défiler. Mais mon corps a fait ce qu'il fallait: il a priorisé l'éveil. L'énergie disponible étant réduite, il a dû "mettre de côté", et les facultés primitives sûrent prendre le plancher.
J'ai lutté contre la noirceur. Clouée au sol, muette de douleur, comment crier?
Comment actualiser la présence de la mort dans ces conditions?
Comment manifester l'urgence de la situation quand le corps perd ses fonctions, que l'éveil représente une lutte constante contre l'annihilation?
Il m'a aperçu, un moment donné. Mon corps était froid, parait-il. Et humide. Froid et humide. Mon sang pourtant fuyait dans mon corps, en feu sinueux me brûlant de sa salinité. Il fuyait mes veines par le chemin designé par Dorothy et envahissait mon être dans des voies interdites. Pour me perdre? Pour me punir?
J'ai soupçonné à ce moment qu'elle m'en voulait. À la première faille, causée par elle pourtant, elle décida d'y enfoncer le couteau. Pour me faire disparaître. Indigne d'être mère, et non pas mère indigne. C'est différent. Croyez-moi.
Ce qui suit n'est que charcuterie. On détruit un des deux chemins. Trop endommagé. Mais Dorothy revient à la charge en décembre, juste pour manifester sa possible présence. Évidemment que mes attentes maintenant altérées par l'expérience, demeurent craintives et anxieuses. Elle a tenté un retour à 3 reprises par la suite. Étrange de demeurer froide mais c'était nécessaire pour l'équilibre, je crois.
Aujourd'hui, je suis heureuse d'avoir oublié les dates. Mais je connais l'intervalle. Six rendez-vous manqués en 2 ans. J'ai arrêter d'y croire tout en tentant d'accepter le vide et le désarroi.

mardi 26 mai 2009

Résistance biomécanique

Mon corps en mouvement dans sa lancée pour traverser les forces en cause dans cet univers
Mais l'axe étant à mille lieues de mon milieu qui,
Même en puisant dans les ressource de mes arts mécaniques presqu'épuisés
Succombe sous cet acharnement à trancher mes joints naturels

Je dus tenir compte du temps
Pour mon équilibre en quête de l'inertie salvatrice.
Un corps ne saurait employer un degré de force à surmonter la résistance d'un autre corps, sans en perdre lui-même une quantité égale à celle qu'il y a employée

Je me tus et je dus me tuer.

Pour vaincre.

vendredi 8 mai 2009

The moon lay hidden beneath a cloud

"la la, lalala, la la la la la la la!"
Il me regarde et sourit. J'adore me faire séduire par la musique. Parfait ensemble de voix féminines. Etherals. Fréquences naturelles dans le mille.
"I'll be in your memory. If you die, how am'I to survive?"
" You'll always be in the music surrounding,
In the nature, somewhere nurturing,
Offering a glimmering glimpse in the color of things"

J'ai compris la permanence et les conséquences.
Je serai toujours derrière le nuage.
En transparence.

samedi 18 avril 2009

Raw! (2)

À pas lents apparents, j'avance dans une brume omniprésente, en tâtant l'avant-scène à la cadence de mes choix omnipotents. Ma musique marginale marbre complaisamment l'abîme des instants, maniant la mise à tout moment. Ronde redondante de railleries ironiques et râles rendus ridicules par répétitions régressives, hilarants dans leur ignorance de l'immense inertie qui accule à coups sûrs.
Je n'ai pas l'humeur chagrine; j'ai l'humeur assassine. Les faux-fuyants et les faux-semblants fournissent suffisamment de substance à la pertinence de mes geignements. Grinçant sans grâce cependant grognant avec panache, je gronde sous une surface de fausse glace. Un cri rauque éloquent et loquace dans sa lancée logorrhéique, telle une furia fugace fulminant dans un rugissement funeste et héroïque, rougissant de sang les paumes tarées des pauvres et piètres pourceaux. La pie-mère en chimère plante le pieu, atteignant la châtaigne affolée du chétif amphisbène, tentant trop tardivement d'échapper au châtiment. Tant pis, telle est mon intolérance quant à la race rapidement rance des sujets qui rançonnent sans se soumettre aux conséquences.

vendredi 19 décembre 2008

Requiem

Quand la quête de sens devient différente dans l'indifférence,
Quand l'amour s'observe dans le filtre des autres,
Quand la peur devient amie familière et en transparence,
S'impose la vision atone qui pose

Qualitatif dans le champs d'une glâbre ambiance
Qui d'ombre absente valide la vérité qui se vautre
Que d'énergie, de volonté et de persistance,
S'exige-t-on pour adoucir la côte

En mi mineur s'éteindra ultimement mon songe
Quelle exquise extase surexhaussant ma cause.

jeudi 18 décembre 2008

Rêveries

J'aimerais rêver encore. Mais j'apprends à ne plus me livrer. La vie m'a mise en parallèle de mes pairs. Sur pleins d'aspects. Redéfinir ma place sur terre? Les enfants me tiennent par les pieds et m'empêchent de trop haut m'envoler. Je ne laisserai aucunes marques génétiques, tarée et trop fragile pour ce monde de fou. Peu importe, ma trace demeurera. Une observation teintée, de moi, je suis guide désignée, par bonheur. L'espace entre mes cellule s'élargit, le solide se liquéfie et je sais qu'inéluctablement l'évaporation s'ensuivra, je me diviserai et pourrai enfin me poser, là en humidité sur un arbre admiré, et là dans un nuage particulier, et on pourra deviner les formes et ils s'en amuseront; je ferai partie d'un imaginaire et d'une rêverie. Et je survivrai ainsi.

samedi 1 novembre 2008

Bleu Blanc Rouge erratique

Je contemple ces cieux si savamment colorés. Une lumière qui met à nu et qui circonscrit dans une subtile intensité. Recueillement devant cette vastitude bleutée. Les blues et les bleus culminent et se fondent. Je n'ai plus de peur bleue.
Je prends le drap blanc et j'en couvre un visage. LE visage. Aucun son que l'apaisement du bruissement enfin qui repose. Un silence. J'ai un blanc. La où un temps s'arrête. Blanc. La couleur de la paix.

Rouge d'embarras, de honte, de colère. Je hais, tu es, ... et je n'ai pas. Et je sais que ça ne naît pas. Pas comme ça. La souffrance, la naissance, ....la vie! J'ai tué le rouge et mon ange est apparu. Rouge d'envie? Gabriel? Ezéchiel?

Rouge sang....Bela, come to me.
Dessin: "Seraph" de Splatkin

vendredi 24 octobre 2008

Plénitude givrée en prière


Oh soleil d'automne! Tu réussis toujours à m'atteindre. Tu me recentres en suspension dans le temps. Je m'habite dans un glissement de l'esprit portée par le fluide éthéré dont tu canalises les flots vibrants en adoucissant tes courbes colorées. Me voilà apprivoisée et orientée dans ta lumière. Le privilège de répondre aux mésanges insistantes, de m'interroger sur le sexe des geais, revoir les juncos, saluer les sizerins qui remplaceront les chardonnerets. Le privilège d'être attentive au vent, aux cercles sensitifs induits par sa respiration; d'observer la vie de mon nid. Chaque souffle de ma caverne y laissant entrer une lueur en échange et l'équilibre revient. Je me cristallise et scintille, parée pour la saison à venir.

I indulge myself for a moment.
Me dorer à ta lumière et être à la fois caressée par cette brise fraîche, paresseuse mais pleine d'audace! Quelle musique réjouissante que ces bourdonnement, piaillements et frémissements! Déployant dans un arc-en-ciel de merveilles, des goûts, des odeurs, des sensations, en petits touchers papillonnant sur mon corps et ma conscience, éparpillant dans la nature, mon essence. Ce dénuement progressif s'apparentant à la démarche effeuilleuse de la courtisane, elle me séduit dans son apparente fragilité fanée, ...et je fléchis. Captive de son mystique murmure, je quête l'armistice avec humble ferveur.

I indulge myself once more.
Accueille ma soumise adoration et inspire-moi jusqu'à tes profondeurs
Pressens les douleurs de mon âme et guéris moi de mes troubles-peurs
Regarde mes formes et mes couleurs abandonnées aux éléments de la terre
Abîme-moi dans la constance des tes violences et la grandeur de tes mystères

I will survive; time after time.
*Photo de Luc, le goth.

dimanche 7 septembre 2008

Précieux sang


En d'autres temps pas si lointains, je me serais déjà dissoute dans l'énergie universelle. Par accumulation, les moindres contaminations auraient déjà eu raison de moi. Sans compter les amorces de vie qui m'ont presque tuée. D'où ma familiarité avec le monde d'en-dessous puisque la frontière n'existe plus.


En rappel de la mort, telle une droguée soumise à son corps, j'anticipe avec fièvre d'être appuyée dans mes efforts et la fatalité de cette nécessité revient mensuellement dans le décor. J'ai besoin de votre essence. Elle m'est offerte d'ailleurs essentiellement manipulée et transformée, pas dans son épaisseur rouge mais le produit nettoyé et anonyme de transparence. Je m'imagine carburant grâce à des parcelles de petites histoires qui courent dans mes veines. J'aime croire recevoir l'amour en transfusion. Encore 2 jours avant cet apaisement.

Pour l'instant, s'esseuler sans soleil et sortir en soi. Se fondre dans la verdure mature maintenant, lourde dans son apparât, simplement s'asseoir dans l'humidité et respirer les vibrations.


Je vis en suspension.


lundi 25 août 2008

Variations sombres - Le sous-bois

"...c'est la pénombre ici. Ça sent le sol mouillé et la mousse , aussi l'humidité et les trésors de grand-mère. Je sens la terre sous moi, ça fait mal dans le bas du dos, ça doit faire un certain temps que j'suis étendue là et je me suis endormie. J'arrive de loin. Tranquillement. Toute ankylosée, je me sens lourde. Je perçois à travers les feuilles, paupières à demi fermées, un restant de jour jaune. J'suis juste bien, là. Fermer les yeux et effleurer la terre des doigts, respirer l'humus, être caresser par la brise subtile, flotter entre les murmures des arbres. J'assiste à la tombée de la rosée, me sentant privilégiée d'avoir tout ce temps pour un aussi beau moment. J'apprécie les effets de la nature sur moi.

J'inspire le doux parfum du bois. Pernicieusement, une légère acidité désagréable se démarque. Je ne sais qu'en penser; ça détonne pourtant. Le subconscient allarmé travaille et veut faire surface. Mon corps réagit conséquemment et tente de prendre le contrôle. Je lutte un instant pour conserver la paix, mais je peux maintenant sentir ma peau, et, comme la marée qui arrive doucement mais sûrement, les douleurs se manifestent, une à une au début, une vague à la fois. Je prends conscience de l'humidité et du froid qui me couvrent, étant dévêtue en parties. Je refuse de laisser le flot d'images libre et me bat pour conserver le beau.

C'est la sensation d'être abondamment mouillée à certains endroits qui remet le système en marche. L'instinct de survie. L'odeur allumeuse se répand en filets, séchés ou dégoulinants. Je me rends compte de ma faiblesse en tentant de lever la tête. Je suis tout-à-coup structure organique désorganisée, substance mutilée, chair violentée. Comme un seau d'eau lancé au visage de l'assoiffé, c'est brutal, vil et anéantissant. Et là, tout me revient et je ne peux arrêter la mémoire.

Se tordre de l'intérieur parce que c'est tout ce qu'il nous reste. Ressentir le poids du Mal. Pourquoi déshonorer et profaner mon sanctuaire? Pourquoi corrompre et souiller cette communion naturelle si gratuitement?

Mon refuge est fragile. J'aime à plein, c'est ce qui me sauve et l'équilibre perdure, mais il y aura toujours des endroits sombres..."

lundi 11 août 2008

Sur les chats et sur la mort

Gare au chat!
Charme et mystère. Intelligence et indépendance. Il faut se protéger, ils vous séduisent en un rien de temps. Et l'attitude! Que dire de l'attitude... une arrogante confiance en soi combinée à un émerveillement et un amour plein de candeur. Mais attention, la suffisance persiste.
J'aime le plaisir des caresses, la notion de territoire (dans le sens de "qui est accepté dans mon environnement et qui ne l'est pas"; pourquoi je le précise? Bonne question!), la vivacité et l'amusement dans le jeu du prédateur, l'instinct de combattant. Les félins possèdent selon moi la capacité d'illustrer admirablement ces qualités. Et ils ont 9 vies. En parallèle, pourrait-on croire que les événements majeurs de nos histoires respectives soient des épreuves de "mort"? Je me fie et fais confiance en mes félines affinités dans mes contacts avec la Faucheuse. En voici un épisode sur l'instinct de survie.

Il y a de ces moments où on vit complètement à l'intérieur de soi, d'une façon primordiale, inévitable, inéluctable. Là où on se retrouve seul devant la Mort. Je le sais, j'y étais. Même pas par choix.
Elle est sournoise la Mort, et sans-gêne; elle arrive sans invitation, subrepticement. J'ai eu le privilège de la voir venir et elle m'a donné une chance.

Sur le moment, les stratégies surgissent par simple nécessité de garder conscience; l'urgence de conserver le contact avec le monde extérieur qui se manifeste en une litanie persistante dans l'esprit qui lutte pour s'exprimer.
Simultanément, la beauté des connexions synaptiques qui organisent le plan de base de survie vient renforcer, pour le survivant, la compréhension et l'amour de l'humanité. Efficace aussi, le vaisseau carné. Son mécanisme de mise marche du système de défenses et de protections agit de lui-même de son côté; c'est un travail d'équipe. Unité du corps et de l'esprit dans l'ultime combat!

La lumière diffuse qui s'éloigne furtivement pour faire place au néant. Puiser dans l'énergie qui fuit, qui s'enfuit si rapidement, creuser à des profondeurs inconnues jusqu'à présent. Ai-je découvert mon âme?

La mort m'a offert la résilience, l'émerveillement, l'endurance et surtout, l'amour de moi et de mon univers pour un autre temps.

Paradoxalement, avant de me retrouvée seule devant la mort, le point de départ était de donner la vie. Une vie prématurément morte qui me tuait et m'assassinait inexorablement. Et on reste marqué à vie par la mort. En vérité je vous le dis!





jeudi 31 juillet 2008

Variations sombres - Roadkill

Dans la lumière blafarde de mes phares je vois ses yeux, sa tête qui dodeline, il se vide de sa vie. Ça vient tout juste d'arriver sûrement. J'ai pu apercevoir le bas de son corps complètement aplati et difforme sur l'asphalte mouillée, mais il se maintient tête haute avec ses membres supérieurs, dans un ultime effort pour fuir, l'instinct de survie intact en apercevant l'assassin que je conduis. Un coup de poignard me transperce, je ne fais qu'un soudainement avec cet être mortellement blessé. J'ai mal.

Chavirée, j'évolue tel un "shapeshifter" de l'intérieur, tanguant dans la mouvance, errant au gré des sensations, m'attardant pour un temps plus ou moins long, c'est selon. La vérité est mienne pourtant "at the core". Hardcore. Encore.

La mince cloison me permet le vagabondage entre les deux mondes qui cohabitent. Point de tiraillements, j'aime et j'existe en eux; par eux, mon chemin est balisé. Je rationalise enfin.

Gloomy, you might say. Le pire est d'envisager l'écrasement répétitif par le caoutchouc, les restes gluants qui s'incrustent, l'absence d'intérêt de l'humain envahissant, qui viole sans considération. Vive le déssèchement au soleil, la digestion des asticots, le picossement des charognards qui ramènent là où il faut, digne retour à la source, permettant la vie.