Petit homme. Je me réconcilie avec l'idée que tu ne viennes pas de moi, de mon corps; je tente de comprendre tes colères et tes humeurs en y mettant beaucoup d'efforts; parfois maladroitement je trébuche et j'échoue, mais les victoires n'en sont que plus douces. J'ai choisi de te guider et on a appris à s'aimer. Tu me montres la route au-delà, à devenir plus grande moi, inconditionnellement.
Petit homme. Je suis la figure maternelle qui pour toi signifie l'abandon. Je sais. Et pour toi je l'accepte même si j'en souffre. Malgré tes efforts à constamment mettre à l'épreuve mon amour, tes crises et ton opposition ne réussissent pas à réduire mon implication. Plus tard, j'espère et je rêve de rire du long chemin près du gouffre, sur lequel nous aurons toi et moi, réussi à construire un pont.
Petit homme. Tu poses maintenant des questions, mais comment te raconter sans confirmer que oui, elle t'a abandonné? Tu cherches ton histoire, mais l'introduction et le premier chapitre ont été égarés, subsistant peut-être en mots épars, ici et là-bas, dans quelques mémoires. Bientôt, je te présenterai ta boîte aux trésors dans laquelle j'ai conservé des morceaux de souvenirs qui reposent; on tentera ensemble de les recoller, pour solidifier les bases de ton monde.
Petit homme. Mon désir est que tu deviennes, un peu grâce à moi, le grand homme que je perçois en toi. Toi, le survivant.