vendredi 10 juillet 2009

Moments

"...et tu ries. Tu ries malgré toi, de ce rire teinté de surprise. Je te fais rire. Je te courtise et ça te plaît. Tu m'enlaces alors, vigoureusement. Tu connais les chemins de mon plaisir, à la limite du tolérable; je t'ai appris à me prendre. Et je glisse entre tes doigts, inlassablement en mouvance, savourant chacun de mes sens. Je joue de ta dominance, je te laisse sentir et mon corps se soumet en apparence.

En parallèle.

Tu ne vois pas que je fuis, que je suis ailleurs, que je me pleure. Prisonnière de ce corps en lambeaux de chair, je suis déjà morte sur cette terre. De mon puits sans fond, je peine à voir la lumière, et la couleuvre de venin qui parcoure mes veines me maintient en parallèle dans l'univers. Le destin fait son oeuvre et me cloue, silencieuse. Délicieuse torture et tortueuse morsure, je vis entre parenthèse, invoquant la douleur dans ma misère, blasphémant en couleur pour me satisfaire. Moments qui m'apaisent.

Un temps.

Dans ma danse, je peux voir plus grand que moi, humblement je m'oublie, en retrait de ces égaux émois égoïstes. Et là je fulmine, contre ces ombres imposées, ces zones nécrosées, ces absolus sottement assimilés. Ces fous alimentent la source causant constants conflits, gratifiant gestes gratuits dans une méchanceté méprise émanant des aveugles idéologies....la multitude se cantonne mais à hauteur d'homme, la colère d'autant plus se nourrit.

Un moment.

J'aspire au bonheur, à la douceur et aux délicieux désir d'amour. Et je rie, je rie d'innocence et d'éphémère. Je rie de ces faux moments de vie, de ces vides airs parsemant mes repères. Aspirant et soupirant auprès d'aspirants et de soupirants, lâchement faussés et fauchés dans leurs grâces. Je suis la faux, la fausse, expiant dans la fosse. Un fossé permanent me séparant de mes semblables, je me complais dans la chose et me permets la légèreté dans la pose.
Un instant.

Et là, la soif du colibri m'adoucit. La plus infime manifestation de vie me ramène à l'essentiel, et ainsi revient mon sourire uni. Je reviens dans le présent et me dissous dans le temps. J'apprivoise en permanence, m'adaptant aux conséquences, et je vois le vrai visage de l'indifférence, qui de l'authenticité ne valorise ni n'en quête de préférence. Dès lors il s'agit de jouir et de jouer dans un désir de survivance; je te sais là, je te sais fort, j'ai besoin de toi, de tes bras et de ton allégeance.

Quel présent sublime m'offres-tu!"

6 commentaires:

Yug a dit…

Face souriante vers le fond, tête en bas, griffes plantées dans le moindre interstice de cette paroi qui mène vers toi, vers ta peine et ta joie.
Je suis certain d'y arriver, à cette parcelle en peau de chagrin qui gît sous ton âme, je ne doute pas d'étreindre ta douleur et de l'emporter avec moi, non pas vers le haut, bien plus bas, là où elle aurait dû rester.
Point ne n'est permis de vaciller car ma chute te serait létale et ton sort ainsi me serait fatal.
A la première impasse de ce puits si fin qu'il me transperce le coeur sans gémir, me voilà qui chasse en tes veines un soupçon de la reine que tu ne cesseras jamais d'être pour nous, tes lecteurs d'outre tombe.

97 a dit…

Il se dégage une force dans ces quelques lignes, du contraste entre le clair et l'obscur jaillit l'évidence...

j'ai envie de retenir ceci:
"Je reviens dans le présent et me dissous dans le temps."

Anonyme a dit…

Quel texte ! Une vague qui nous emporte au long et nous ramène sur le rivage...

Perséphone a dit…

Yugi: j'ai senti ta caresse. Merci. Embrasse le soleil pour moi.

97: merci pour ces mots; j'apprécie également beaucoup lire chez vous.

Morgane: un mouvement permanent de ma danse semble-t-il....tu le sais toi Fée de l'eau.

LoupDeVille a dit…

Ce billet est "la suite'' du premier donc c'est un billet que tu as écris et que tu as séparé en deux sur deux jours textuellement je n'en vois pas de sens propre

Mais tes sous titre dans cette deuxième partie celle que toi tu as appeler : Moments dans mon analyse je le lis comme : méchanceté et le deuxième que tu as intitulé : en parallèle moi je lis comme souffrances profondes et pour ce qui est du troisième que tu as titré comme : un temps moi jai lu cela comme constatation de la situation de ta part .

Pour ce qui est des deux derniers paragraphes " un moments" moi je l'ai lu et compris comme tes souhaits et tes espérances sur ton futur émotionnel

Pour ce qui est de la grande question finale et bien c'est la toute la question justement c'est celle que tu pose a celui que tu aimes

Perséphone a dit…

LoupDeVille: Tu m'épates vraiment dans ta perspicacité cher Loup. Il est vrai que j'ai hésité entre le point d'interrogation et celui d'exclamation pour la dernière phrase.....