samedi 22 mai 2010

Comorbidité

Image : "Overlap and Overlay", par Tubbster sur www.deviantart.com


Troublant tous ces troubles superposés. Des paradigmes infinis qui défilent en boucles, "endless impossibilities" dans l'éclatement obligé des balises dont les résultantes s'entremêlent en tourbillons houleux.
Mais la beauté des sourires, celle qui absout les images de négligence primitive, réussit à l'amour et me fait des clins d'oeil heureux dans le détour.

J'ai besoin de repères dans la réalité tout en ayant conscience de leur volatilité .
Est-ce toute cette lourdeur qui me cause cette douleur aux épaules? Les omoplates en mode d'armure et le mandibule inférieur qui gauche dans son aperture. Les possibilités m'aveuglent, et au mieux, me brouillent. Tout n'est pas égal en parties, ni éloquent en décortiquant. Ce jardin qui ne demande qu'à fleurir me demeure inconnu. Avec le temps, il m'est devenu presque familier dans sa persistance, même attendu ; comme à la brunante, à travers les champs on perçoit des couleurs dominantes malgré l'enchevêtrement et la beauté de la chose demeure l'acceptance du chaos sans y découvrir de sens. Cela est, simplement.

Ce qui se ressemble peut provenir de tellement d'ailleurs! Le mal est fait, le fait est, on fait avec.
Le jardin cafouilleux de mon existence est pertinent.


mercredi 19 mai 2010

Damaged

Elle s'est manifestée une première fois par un mois de décembre, à l'aube du nouveau millénaire. Quelle joie d'accueillir sa venue! Son rêve vivait à travers moi et j'allais la connaître ! Je l'aimais déjà, ...tellement. Cet état second de bonheur qui transporte, qui nous fait sentir vivant, complet, en apesanteur. J'ai ressenti le besoin de lui offrir quelque chose, un témoin de mon coup de foudre, un talisman de mon amour. Un chat peluche. Et elle, elle s'appelait Dorothy.
Mais la rencontre n'eut pas lieu. Elle avait été retenue ailleurs. Et elle a dû être mutée. Quelle grande déception! Ça m'a un peu inquiétée, mais il fallait conserver un esprit positif, malgré les blessures suscitées, on allait se reprendre, ce n'était qu'une question de temps. Le fantôme du premier deuil effleura mon esprit malgré tout.
Au printemps suivant, elle tenta le trajet mais se trouva perdue, remballant nos rêves. Je l'ai su plus tard. À l'été, elle me fait savoir qu'elle avait entrepris à nouveau le périple. Un peu sur mes gardes, je veux m'assurer qu'elle ait pris le bon chemin. On m'affirme le vendredi que tout semble bien se présenter, malgré certaines informations contraires qu'on met de côté; à ce moment, les "autorités" considérèrent suffisamment sécuritaire de refaire une mise au point le lundi suivant seulement, ne semblant pas alarmées par les données obtenues. Mais Dorothy a déjoué facilement les statistiques, et par ses actes inconscients, esquissait la potentialité de ma mort. En fait, elle m'a presque tuée, simplement.
Ces longues minutes de torture, pendant lesquelles elle s'attarda au même endroit qu'au premier rendez-vous manqué, en ce lundi matin de juillet; ces minutes furent une expérience d'éternité. Une éternité douloureuse, sur un fond de sentiment d'urgence. Non. Non, je n'ai pas vu ma vie défiler. Mais mon corps a fait ce qu'il fallait: il a priorisé l'éveil. L'énergie disponible étant réduite, il a dû "mettre de côté", et les facultés primitives sûrent prendre le plancher.
J'ai lutté contre la noirceur. Clouée au sol, muette de douleur, comment crier?
Comment actualiser la présence de la mort dans ces conditions?
Comment manifester l'urgence de la situation quand le corps perd ses fonctions, que l'éveil représente une lutte constante contre l'annihilation?
Il m'a aperçu, un moment donné. Mon corps était froid, parait-il. Et humide. Froid et humide. Mon sang pourtant fuyait dans mon corps, en feu sinueux me brûlant de sa salinité. Il fuyait mes veines par le chemin designé par Dorothy et envahissait mon être dans des voies interdites. Pour me perdre? Pour me punir?
J'ai soupçonné à ce moment qu'elle m'en voulait. À la première faille, causée par elle pourtant, elle décida d'y enfoncer le couteau. Pour me faire disparaître. Indigne d'être mère, et non pas mère indigne. C'est différent. Croyez-moi.
Ce qui suit n'est que charcuterie. On détruit un des deux chemins. Trop endommagé. Mais Dorothy revient à la charge en décembre, juste pour manifester sa possible présence. Évidemment que mes attentes maintenant altérées par l'expérience, demeurent craintives et anxieuses. Elle a tenté un retour à 3 reprises par la suite. Étrange de demeurer froide mais c'était nécessaire pour l'équilibre, je crois.
Aujourd'hui, je suis heureuse d'avoir oublié les dates. Mais je connais l'intervalle. Six rendez-vous manqués en 2 ans. J'ai arrêter d'y croire tout en tentant d'accepter le vide et le désarroi.

vendredi 14 mai 2010

Étape 1: récidive d'autoportraits

Ces trois textes (écrits à la fin de l'été 2009) devraient idéalement être lus simultanément et minimalement par 3 personnes. Je veux jouer de l'écriture, faire des arrangements et meubler par l'image, comme une orchestration pour illustrer et jouer un pan de ma réalité. Dans un premier temps, je m'imbibe dans la réappropriation. Au PLAISIR dans la CRÉATION!




Image: "the book" par ma4u4a sur http://www.deviantart.com/

À battures fignolées, ses trésors garnis plaisent par leur gaines raffinées dont les lettres luisantes et bavardes d'histoires touffues persistent à la conduire vers la lune sur la plume d'autrui. Des enjeux et des envers hasardeux l'ont mise en orbite alternante, paradigme d'inconscientes entailles de tourments à la surface de l'oubli. De sa douceur clémente au rugissement de ce qui bouille épisodiquement dans sa tour, ses humeurs inégales séduisent quand même la cour. La danse cynique des oripeaux maintenus en voeux ascétiques, éclate sous sa farouche et festive faim. L'oeuvre sombre la calme et la saisit.....les plumes d'amour ennuyantes l'embêtent mortellement et l'autosuggestion autarcique gagne du terrain. Elle sonde alors les intentions de l'Autre, dans ces ondes écrites ou alors perceptibles et en vie.

Autodafé récurrent de la mémoire étranglant sans gains assurés la volonté et l'envie d'éternité.



Image: "Music is" par Engraven sur http://www.deviantart.com/

À mesures réinventées, ses musiques chéries parviennent en gouttes éclatées, les notes signifiantes offertes en précieux tribu à ceux qui réussissent à introduire son joli cirque de vie. Des yeux verts ouverts et curieux d'apprendre, intimident d'insistance involontaire, mais sans menace, ils sourient. Dans ces heures lentes des premiers balbutiements d'une attirance intensément glamour, ses insolences délectables attisent les troubadours. La réponse empathique sur les sujets d'idéaux ou de mystique, alimente l'intérêt suggestif de possibles lendemains. Le genre diatonique l'apaise et la séduit.....l'esquisse des jours en amusements la porte dans le temps, et l'authenticité créatrice balise son chemin. Elle vagabonde entre la lumière et l'ombre, dans cette sarabande imparfaite et infinie.

Autodérision modulée par la rosace du soir, composant tout en croches doublées, du bruit d'éternité.





Image: "I Am Zombie" de Kingzog sur http://www.deviantart.com/



À brûlures répétées, les corps noircis deviennent couennes nécrosées mais les lentes persistantes dans les rares poils tordus réussissent à faire luire la lune en simulacre de vie. Des yeux verts de verre caverneux dans leur orbites trop grandes dégoulinent de purulentes larmes de fausse joie non tarie. Dans la lueur croulante et le gargouillement de ce qui grouille spasmodiquement tout autour, des mouvances inégales attirent les vautours. La danse erratique des lambeaux devenus poisseux et élastiques, alimente la touche suggestive du malin. Le tableau glauque l'affame et l'affaiblit.....l'enclume des jours en martèlements l'enfonce mortellement et l'autodigestion autodestructrice gagne du terrain. Elle succombe alors aux autosuggestions de l'Ombre, dans ces secondes parfaites et infinies.

Autofiction figée dans la glace noire percutant en zigzags éméchés le puits de l'éternité.