jeudi 31 juillet 2008

Variations sombres - Roadkill

Dans la lumière blafarde de mes phares je vois ses yeux, sa tête qui dodeline, il se vide de sa vie. Ça vient tout juste d'arriver sûrement. J'ai pu apercevoir le bas de son corps complètement aplati et difforme sur l'asphalte mouillée, mais il se maintient tête haute avec ses membres supérieurs, dans un ultime effort pour fuir, l'instinct de survie intact en apercevant l'assassin que je conduis. Un coup de poignard me transperce, je ne fais qu'un soudainement avec cet être mortellement blessé. J'ai mal.

Chavirée, j'évolue tel un "shapeshifter" de l'intérieur, tanguant dans la mouvance, errant au gré des sensations, m'attardant pour un temps plus ou moins long, c'est selon. La vérité est mienne pourtant "at the core". Hardcore. Encore.

La mince cloison me permet le vagabondage entre les deux mondes qui cohabitent. Point de tiraillements, j'aime et j'existe en eux; par eux, mon chemin est balisé. Je rationalise enfin.

Gloomy, you might say. Le pire est d'envisager l'écrasement répétitif par le caoutchouc, les restes gluants qui s'incrustent, l'absence d'intérêt de l'humain envahissant, qui viole sans considération. Vive le déssèchement au soleil, la digestion des asticots, le picossement des charognards qui ramènent là où il faut, digne retour à la source, permettant la vie.

samedi 26 juillet 2008

Félicité

"....soutenir son regard pénétrant m'allume déjà. Seulement quelques minutes dans son espace et sa proximité physique, les effleurements et subtils touchers produisent déjà une énergie peu commune. On parle, on se regarde, on se sourit, je ne me souviens pas des mots échangés, seulement que sa voix me berce et mon corps anticipe, car il reconnaît le sien, et veut réduire la distance entre nous, fébrile. Je me vautre dans cette attente qui souffle doucement sur la braise. On se contrôle pour l'instant. Mais je sais ce que sa bouche peut faire.

N'y plus tenir, c'est ce qui est arrivé, comme 2 aimants. Je me revoie, vibrante, enveloppée par ses ailes, impatiente de son toucher, goûtant sa bouche, l'odeur et l'humidité de sa peau, la beauté de son entrejambe. J'adore nos baisers tendres qui se transforment en communion d'avidité vertigineuse de désir. Je le sens aussi frappé que moi par la force de l'attraction, de par ses yeux embrumés et son souffle haletant, comme moi. Pour un instant, reprendre un semblant de maîtrise de nos sens.

On se croise dans le corridor et il me plaque contre le mur, m'assaille de sa force et m'envahit de ses doigts. Ces doigts qui me fouillent et qui, entre mes lèvres, se mouillent , sa tête qui passe de ma bouche à mon sein.....Tels que pris dans une vague, encore une fois, on accuse le coup et on se resaisit un peu, reprenant pieds.

Il veut s'alimenter de mon plaisir, moi je veux l'englober, une lutte s'engage, délectations et délices de la moiteur dans laquelle on glisse. Son odeur, son goût et son toucher m'ennivrent, je me repais. Pendant un temps, je ne suis que l'instrument, et il compose sa musique avec ardeur, presqu'acharnement; je me perds et je m'égare, perdant toute notion de lieu et de temps.

On forme un oeuf, se goûtant goulûment réciproquement. Alternance d'éclairs qui me traversent et de prise conscience de la rigidité de son membre dans ma bouche. On joue à se relancer la volupté dans cet échange ardent.

Mon centre est manipulé avec doigté, chacun le nôtre, et je sens la chaleur de son visage tout près, de ses yeux et de cette langue qui m'attisent; là, j'arrive à destination dans un ultime tremblement, un feu d'artifice dans le corps, provenant de mon sexe et qui se répand jusqu'aux bouts de mes doigts, jusqu'à la racine des cheveux, jusqu'aux orteils. Quel contentement! Quelle victoire!

Tout chaud et désireux encore, mon corps courtise; ma main caresse et ma bouche savoure, ses gémissements me guident; sans trop laisser de temps, je le veux là, dans les profondeurs aimantes de mon tunnel inondé. Oh, que j'aime la sensation de plénitude quand son sexe vient me combler.

Oui, viens et fais moi sentir les soubresauts et tressaillements de ta jouissance.
Je veux le voir dans tes yeux."

dimanche 20 juillet 2008

Variations sombres 1

Tâter du côté sombre. Là où violence pure danse sans but.
Elle s'alimente et se gonfle, se sustend et se replie.
Des tentatives de tentations, mitraillent et martèlent, tara tatata,

l'armure de mon être.

Certaines glissent et se faufilent dans les fissures, fentes et failles,
Là se joue l'ultime bataille.
Inlassablement, tel Syssiphe, reprendre les armes et vaincre,
Perpétuellement convaincu que c'est l'unique avenue.

L'appel de la nature

Le privilège d'habiter un espace où il est possible de respirer la pluie dans les arbres et dans un regard porté au loin, devenir la brume dans les champs; y voir l'horizon et assister aux variations teintées du ciel selon l'humeur de la journée. Une humidité persistante en odeurs et en couleurs qui se dégagent, réconfortant la partie vivante en soi. Simple et équilibré, avec des tentatives de tentations tendancieuses simplement évoquées, le ludique tel qu'invoqué se réconcilie et s'apaise devant tant de grâce. L'inassouvi s'abreuve, s'enivre et retrouve la raison. L'appel de la nature.

vendredi 18 juillet 2008


Source d'énergie créatrice

mardi 15 juillet 2008

Pré-texte

Voilà. J'y suis.
Entre deux amusements, je vous offre les fruits de mes égarements.
Pour votre plaisir et le mien. Subtilement,
J'aimerais partager la mie en bouche,
Le vin et le câlin coquin, l'oeil à l'envers et le corps fiévreux
La main affamée, le souffle coupé et le dos arqué;
Prenez plaisir, écoutez les onomatopées qui s'échappent,
Qui s'envolent,
Drapant de leur musique.