samedi 26 juillet 2008

Félicité

"....soutenir son regard pénétrant m'allume déjà. Seulement quelques minutes dans son espace et sa proximité physique, les effleurements et subtils touchers produisent déjà une énergie peu commune. On parle, on se regarde, on se sourit, je ne me souviens pas des mots échangés, seulement que sa voix me berce et mon corps anticipe, car il reconnaît le sien, et veut réduire la distance entre nous, fébrile. Je me vautre dans cette attente qui souffle doucement sur la braise. On se contrôle pour l'instant. Mais je sais ce que sa bouche peut faire.

N'y plus tenir, c'est ce qui est arrivé, comme 2 aimants. Je me revoie, vibrante, enveloppée par ses ailes, impatiente de son toucher, goûtant sa bouche, l'odeur et l'humidité de sa peau, la beauté de son entrejambe. J'adore nos baisers tendres qui se transforment en communion d'avidité vertigineuse de désir. Je le sens aussi frappé que moi par la force de l'attraction, de par ses yeux embrumés et son souffle haletant, comme moi. Pour un instant, reprendre un semblant de maîtrise de nos sens.

On se croise dans le corridor et il me plaque contre le mur, m'assaille de sa force et m'envahit de ses doigts. Ces doigts qui me fouillent et qui, entre mes lèvres, se mouillent , sa tête qui passe de ma bouche à mon sein.....Tels que pris dans une vague, encore une fois, on accuse le coup et on se resaisit un peu, reprenant pieds.

Il veut s'alimenter de mon plaisir, moi je veux l'englober, une lutte s'engage, délectations et délices de la moiteur dans laquelle on glisse. Son odeur, son goût et son toucher m'ennivrent, je me repais. Pendant un temps, je ne suis que l'instrument, et il compose sa musique avec ardeur, presqu'acharnement; je me perds et je m'égare, perdant toute notion de lieu et de temps.

On forme un oeuf, se goûtant goulûment réciproquement. Alternance d'éclairs qui me traversent et de prise conscience de la rigidité de son membre dans ma bouche. On joue à se relancer la volupté dans cet échange ardent.

Mon centre est manipulé avec doigté, chacun le nôtre, et je sens la chaleur de son visage tout près, de ses yeux et de cette langue qui m'attisent; là, j'arrive à destination dans un ultime tremblement, un feu d'artifice dans le corps, provenant de mon sexe et qui se répand jusqu'aux bouts de mes doigts, jusqu'à la racine des cheveux, jusqu'aux orteils. Quel contentement! Quelle victoire!

Tout chaud et désireux encore, mon corps courtise; ma main caresse et ma bouche savoure, ses gémissements me guident; sans trop laisser de temps, je le veux là, dans les profondeurs aimantes de mon tunnel inondé. Oh, que j'aime la sensation de plénitude quand son sexe vient me combler.

Oui, viens et fais moi sentir les soubresauts et tressaillements de ta jouissance.
Je veux le voir dans tes yeux."

5 commentaires:

Pierre-Léon Lalonde a dit…

Quelle prose! Fait chaud... Qui a monté le thermostat?;-)
Sacrée belle entrée dans la blogosphère! Longue vie...

drousse a dit…

...les fruits sont mûres et la terre est humide, j' ai tout compris cette fois bella :)

Anonyme a dit…

C'est fou comme il y a des trucs universels. Il me semble avoir vécu exactement cela, mais dans l'autre rôle...

Perséphone a dit…

Effectivement universels, mais n'est-ce pas la beauté de la chose, qu'elle puisse s'exprimer dans une unicité momentanée spécifique?

Vincent Sremed a dit…

Entièrement. C'est la même chose avec certaines poésies.

Universelle, mais vécue par chacun selon sa propre histoire. Un exemple : certains poèmes de l'Alexandrin Constantin Cavafis. On jurerais parfois qu'il a écrit des poèmes en lisant dans nos pensées ou dans notre vécu...