lundi 30 novembre 2009

On the edge

Image : "halfmoon" par Nucu sur www.deviantart.com
À contre-jour, je regarde la vie glisser entre mes doigts, absente et en décalage permanent, mes poings lassés de retenir le cours à contre-courant, à se casser les ongles, à se crier les tempes, le crâne secouer de sarcasmes

Absoudre les peines dans la péremption de la peur
Écartelée mais le coeur en contre-plaqué
Je n'en puis presque plus de moi
Éparse et épuisée

Les contre-attaques des cartels de cravates qui tentent de me calibrer, ironiquement m'invalident, et les traces des contre-coups des quidams anonymes m'incarnent; mais je dois à la coexistence des contradictions, et même en contre-performance, je n'abdique.

Alors le temps de la sonate s'amène et Scarlatti me revient. À ma façon, j'édifie et j'échafaude les lignes mélodiques favorisant les fondements de ma vérité. Je loue ma différence et je me joue de leur indifférence. Sur la corde de la contrebasse, l'équilibre n'est pas vain et la conséquence peu fortuite, alors que le contrepoids de mes mesures s'enclave fragilement dans la fugace tonalité de ma suite.
Prise de conscience de la perversion possible, je m'oppose pourtant à ma perte. Je suis contrepoint et mon canon couvrira l'horizon de ma fugue; pas une fuite mais préférablement LA suite, où en un mouvement je vainquerai.

Car la mort n'est fidèle à aucune couleur, ni sa parure en musique.
Vivre en demi-tons dichotomiques.

1 commentaire:

Perséphone a dit…

Je l'aime celui-là! Parfois du recul...