lundi 21 décembre 2009

drunk post

Ça commence par un rire. Un rire poli quand on a rien compris mais qu'il est agréable d'en rire. Pendant un moment, on est "dans le coup" et la grâce de participer au "tout" rend l'action facile et acceptable. Cute, agréable; je sais, j'ai un beau sourire. Convenance d'une abdication faussement soumise.
Moi, je balance. J'oscille entre le cynisme le plus noir possible, et le lâcher-prise le plus zen pensable. Il est "correct" ce rouge, il fait la "djobe". Un beau rouge profond et pernicieux, qui plaît au papilles et dirige, orientant l'heureux. Rétrospective en collier d'argile et "remembrance of those days" en souvenirs tactiles. Toucher, prendre, manipuler et prétendre. Je me lis et je m'emmerde, la plénitude me soustrait. Un vague, une vague, tout se meut, se tiraille et se tait.
J'observe et je ne vois. Il y a trop d'informations. J'aspire à l'essentiel lamentablement. Voilà l'élan récidivant et résilient. Sauve! Sauve! Je vis. Je vis, je ris, je tourbillonne et plonge vers l'avant, j'ai compris l'abandon, j'ai compris la mort et ses inévitables tourments. Cette mort de tous les jours, de ces minutes insaisissables qui filent en tornades dans le moulin du temps qui coure. Blah!
Vous n'y êtes pas du tout.

samedi 5 décembre 2009

Deal avec les gitans

Le 7 novembre 2009. C'était ma première sortie dans le bois, sans aide, depuis 6 mois. Une activité tellement attendue! Pour une fois la blessure à l'origine de mon incapacité n'était pas accompagnée d'incertitude ou d'anxiété. À l'origine, un accident fortuit, imprévisible, mais un temps d'arrêt obligatoire beaucoup plus long qu'escompter. Goûter la nécessaire humiliation, demander de l'aide pour d'illusoires obligations. Ce jour de novembre mon corps m'a finalement laissée aller, sans m'interrompre. Par précaution, j'ai demandé le retour avant d'avoir mal, estimant le temps de l'aller pour prévoir le retour. J'étais en retrait, témoin de leur plaisir, moi anxieuse de la dimension spatio-temporel et aux aguets. Eux, juste contents de reprendre ce rituel établi entre nous depuis toujours. Ce fut une leçon.
Être dans le vivant, s'en remplir la trompe; se forcer au présent, en apprécier les combles. Surtout, sentir la pertinence de faire partie d'un "tout" cohérent et ainsi diluer les ombres.

Pour les enfants.