lundi 30 novembre 2009

On the edge

Image : "halfmoon" par Nucu sur www.deviantart.com
À contre-jour, je regarde la vie glisser entre mes doigts, absente et en décalage permanent, mes poings lassés de retenir le cours à contre-courant, à se casser les ongles, à se crier les tempes, le crâne secouer de sarcasmes

Absoudre les peines dans la péremption de la peur
Écartelée mais le coeur en contre-plaqué
Je n'en puis presque plus de moi
Éparse et épuisée

Les contre-attaques des cartels de cravates qui tentent de me calibrer, ironiquement m'invalident, et les traces des contre-coups des quidams anonymes m'incarnent; mais je dois à la coexistence des contradictions, et même en contre-performance, je n'abdique.

Alors le temps de la sonate s'amène et Scarlatti me revient. À ma façon, j'édifie et j'échafaude les lignes mélodiques favorisant les fondements de ma vérité. Je loue ma différence et je me joue de leur indifférence. Sur la corde de la contrebasse, l'équilibre n'est pas vain et la conséquence peu fortuite, alors que le contrepoids de mes mesures s'enclave fragilement dans la fugace tonalité de ma suite.
Prise de conscience de la perversion possible, je m'oppose pourtant à ma perte. Je suis contrepoint et mon canon couvrira l'horizon de ma fugue; pas une fuite mais préférablement LA suite, où en un mouvement je vainquerai.

Car la mort n'est fidèle à aucune couleur, ni sa parure en musique.
Vivre en demi-tons dichotomiques.

mardi 17 novembre 2009

MANIFESTE


Image: "Expect Resistance" by Porkshanks sur www.deviantart.com


"Trop de mots et pas d'idées...ou trop d'idées en peu de mots. Tout se bouscule à l'extérieur et trop de tumulte à l'intérieur. Tout est lutte, tout devient flou, il faut choisir entre les cibles. Cours Perséph, cours! Mais c'est le combat, il faut affronter. L'air prend feu et la volonté vacille. J'ouvre mon chemin malgré l'état de siège, en solitaire malgré mes pairs. Mes paramètres s'égarent et les armes se jouent de moi. Incidieusement. Je n'arrive parfois pas à deviner l'ennemi; il est moi mais il est le monde aussi. J'suis embrouillée et en bouille mais pas encore en bouillie.

Le pire ennemi est celui qu'on ne voit jamais mais qui nous atteint tout le temps. Celui constitué d'une structure tellement élaborée, qu'on peine à établir une stratégie pour seulement agir en vivant, être en vie et le manifester pour se faire respecter, de soi-même ou de l'autre devant. Je considère que c'est un droit et une obligation pour vivre vraiment.

Je suis là et je suis lasse, puisant force dans mes blessures pourtant. Aussi, par grâce ou par chance, je connais l'amour depuis l'aube de mon temps; sans cesse appuyée et alimentée, cet estime a été et reste un gage de survie.

En ce moment, je me dis que je ne sais pas qui vous êtes. Pour une rare fois j'ose exprimer ces interrogations en ce lieu de mes épanchements. Je vous sais là, sporadiquement, désincarnés et sans visage, pour la plupart. Un certain réconfort. J'ai besoin de toutes les formes d'énergie, car je suis dans une de ces périodes d'angoisse tellement féroce qu'il m'est pénible physiquement de la contenir. C'est terrible. Je dois jouer contre moi et contre La Machine.

J'écris pour évacuer. Tentative. À suivre.
Surtout, je me MANIFESTE. "

mercredi 11 novembre 2009

Question

C'est toujours un brouillon. Des tentatives d'exploration. Condamnée aux limitations du vaisseau, la vie tente en espoirs latents, en tâtant les possibles et projetant des rêves tentaculaires à tout venant. Des caresses aléatoires pour signifier l'abandon possible, mais des gestes giflant les girons gris d'arrogance, ignorants des simples convenances.
Ainsi.
L'image. La musique. L'ambiance et l'interprétation. Détails magnifiques quand pris en considération. Parant par pur plaisir ces moments si précieux et rares. La prise de conscience parallèle au "lâcher prise" ainsi que l'appropriation du présent dans le temps ne peuvent qu'ancrer les fossiles permanents du souvenir.
Alors.
Le pouvoir réside dans l'avenir. Le "à venir". Une question d'attitude. Je choisis de m'ouvrir (on pourrait se questionner sur la valeur du "choix"). Mais agir demeure la seule issue, accepter malgré l'incertitude. Créer l'esquisse à chaque instant et recevoir l'inéluctable réel dans sa vérité froide et fatale. N'est-ce pas là preuve d'une certaine science?