vendredi 29 mai 2009

Désir

Mon corps-violoncelle, se languissant de l'archet et de son toucher,
Telles les pierres de ces temps reculés,
Qui, par frottements inlassables engendrait le feu
Cette étincelle sinueuse et mélodique éclatant de mon milieu
Rostropovitch manoeuvrant mon mouvement,
Ainsi que les arbres dans leur danse offerte au vent
Je veux apaisement dans la friction de ces cordes, de ces ligaments
Grisée dans un abandon intense glissant sur les notes qui s'étirent langoureusement.....
Sa musique caresse mon âme dans un délicat baiser de plume
Atteignant l'essence de la vie et de ce qui pour moi, l'allume
J'offre sans retenue mon moi dans cet élan porté par la musique
Dans une fantaisie d'intentions gourmandes et affamées dans ses caprices

En accord, dans un mouvement adagio pour viola d'amore
Que surgisse le plaisir et le désir dans la salacité
Compose ces airs d'amour et d'émoi

Oui, joue de moi!


Image, "Cello" de Acro sur http://www.déviantart.com/

mardi 26 mai 2009

Résistance biomécanique

Mon corps en mouvement dans sa lancée pour traverser les forces en cause dans cet univers
Mais l'axe étant à mille lieues de mon milieu qui,
Même en puisant dans les ressource de mes arts mécaniques presqu'épuisés
Succombe sous cet acharnement à trancher mes joints naturels

Je dus tenir compte du temps
Pour mon équilibre en quête de l'inertie salvatrice.
Un corps ne saurait employer un degré de force à surmonter la résistance d'un autre corps, sans en perdre lui-même une quantité égale à celle qu'il y a employée

Je me tus et je dus me tuer.

Pour vaincre.

vendredi 15 mai 2009

Mon mal mot


J'ai le mot hagard qui titube même dans l'intitulé
J'ai le mot muet qui paresse à parfumer dans la pensée
J'ai les mots annulée, blessée, criblée, ...ABC
Ils s'associent au regard qui raconte l'histoire d'une intimité
Ils dévoilent toutes leçons de vie apprises dans l'implacabilité

J'ai les mots qui fuient et ceux qui furent,
Provoquant des mots aigris, dans un élan primal, qui jurent.
Le mot-à-mot en bouche-à-bouche, en conjugaisons sans interruption
Celles des signifiants sans censure
Celles des aveux s'assumant sans parjure
Celles de la confiance peu importe les lois
Celles reconnaisantes d'un accueil à soi
Des dentelles de mots qui soumettent l'incertitude
Des recueils de mots qui soutiennent dans la quiétude

J'ai le mot inspiré quand il se sent en sûreté
J'ai le mot "ravie"; quand il te lit, il se nourrit
Éclipsant les maux.
image "Saturated Loneliness" par Shadow Wolfgirl, sur deviantart.com

mardi 12 mai 2009

Premier degré: Mets-le-tigne-pote!

- Les lunches sont prêts pour demain; reste les vêtements à préparer
- Y a-t-il du lait dans le frigo? Oui...enfin, je crois.
- Note: Aller à l'épicerie pour du vin, des cigares et du lait avant d'aller les chercher au service de garde. Ramener de l'essence pour le tracteur et la tondeuse.
- Il (Fiston) était pas si pire ce soir, pas de crise, rien de majeur. Les conséquences imposées hier ont porté fruit.
- C'est quoi les rendez-vous cette semaine déjà? Rappeler l'ergo pour l'évaluation de ma Gitane, confirmer le rendez-vous de l'éducatrice du CRDI, Papa s'occupe du rendez-vous pré-opératoire pour Fiston; je crois que c'est tout... Ah oui! Pédago vendredi et férié lundi....j'vais appeler Papa pour savoir s'il veut que je les prenne pour lui éviter d'avoir à prendre congé.
- Il faut que je règle les papiers....ça s'empile. Questionnaire à remplir, rapports des spécialistes à classer, préparer les pictogrammes et les plastifier, réfléchir à l'évolution du système d'émulation et l'adapter
- C'est vrai, il y a la rencontre du groupe de soutien de l'ARATED la semaine prochaine à mettre à l'agenda
- Les 4 chatons sont répartis comme suit: un sur la sécheuse, un dans le lit de mon fils en haut, un sur le divan rouge à l'étage aussi et le plus gros est dissimulé probablement dans la mezzanine de ma chambre; tous ont mangé. Je remplace leur bol d'eau fraîche.
- Le vieux chat est dans mon lit et le chien est dehors; z'ont mangé aussi. Demain je devrais aller marcher dans le bois avec le chien.....ça nous ferait du bien à toutes les deux.
- Merde! J'ai oublié la litière
- Ok...done.
- Les possibilités de repas pour demain soir? On regarde dans le frigo...légumes, protéines, céréales, fruits; ok, on pourra s'organiser.

J'pense que je vais arrêter là; les priorités sont réglées. En majorité.

vendredi 8 mai 2009

The moon lay hidden beneath a cloud

"la la, lalala, la la la la la la la!"
Il me regarde et sourit. J'adore me faire séduire par la musique. Parfait ensemble de voix féminines. Etherals. Fréquences naturelles dans le mille.
"I'll be in your memory. If you die, how am'I to survive?"
" You'll always be in the music surrounding,
In the nature, somewhere nurturing,
Offering a glimmering glimpse in the color of things"

J'ai compris la permanence et les conséquences.
Je serai toujours derrière le nuage.
En transparence.

mercredi 6 mai 2009

Mon nid (Part one)


Ceinturé par des épineux protecteurs et des feuillus divers sur trois côtés, témoin de tant d'amour et d'autant de souffrance, il avait déjà une histoire quand je l'ai trouvé.
Une décennie maintenant de mes poussières y sont accumulées. Plus d'un se diront par la distance rebutés, mais plusieurs ont parcouru la route et la suivent encore pour venir s'y apaiser. Cet isolement je le choisis encore, malgré la solitude plus difficile à briser. Ainsi je conserve le choix dans le désir aléatoire de possible grégarité.
Une ouverture sur le Nord Ouest en constitue l'accès; ainsi orienté sur le coucher du soleil, dont les dernières lueurs se faufilent été comme hiver entre les branches des amis-arbres qui les accueillent, le rose, l'orangé et ensuite le bleu profond colorent la fin du jour. À la brunante d'un soir de juin, installé sur l'intime balcon avant camouflé par les lilas odorants, on peut entendre les grenouilles et les engoulevents qui chantent leur histoire d'amour.
J'aime le travail des années qui a permis d'inventer tous ces racoins particuliers d'ambiances et de possibilités.
Le Nord Est, permet un horizon apaisant pour le regard qui peut ainsi se promener à l'aise de champs à forêts jusqu'au clocher du village voisin à une dizaine de kilomètres au loin. Les orages et les couleurs d'arcs-en-ciel en doublés constituent tout un spectacle privilégié quand on peut en humer les odeurs tout en en étant protégé.
Plein Est, le feu se lève en rouge souvent, rappelant les fruits de mes vinaigriers sur lesquels il s'assoit en équilibre un moment dans l'espace fugace de l'inévitable montée.
Le Sud - Sud-Est est l'endroit du rire et des enfants; espace de jeux, de goûters improvisés, et des feux de fin de soirée....c'est l'endroit des confidences, de la proximité, de tous ces signifiants silences peu importe l'origine de leur naissance, soutenant la transparence dans l'authenticité.....Plusieurs matins de mes saisons mais particulièrement mes étés, j'ai pu être témoin du présent, assise à contempler l'explosion de la vie verdoyante vivant de ce côté ...ça fait du bien de se réapproprier son monde au printemps, de réapprivoiser les ombres et de laisser aller le temps....
Voilà un 360 allégé en prémisse, l'esquisse des limites du refuge ceinturant mon nid dans son intimité.

mardi 5 mai 2009

Soft Attak!

"... et je dirai: "Sex, please" d'un air charmant, voilant la colère qui gronde. La proie consentante n'y verra que du feu. Paradoxalement laver les souillures de ces êtres mollasses et creux en s'offrant le plaisir de d'autres corps, en devenant la vase englobante du sable mouvant camouflé qui attaque de l'intérieur sournoisement, sans laisser de traces de sa dominance. Qu'ils sourissent en me violant, ils ne sauront jamais qu'ils ont été vaincus."

dimanche 3 mai 2009

WRONG

Je me suis levée le coeur dans l'eau et le corps en faiblesse. Des vagues à larmes en vague à l'âme. Un de ces mauvais rêves troublants qui met en évidence la précarité de mon fragile équilibre.
J'avais rendez-vous avec mes vieilles amies les blessures de l'amertume et la tristesse des souvenirs vandalisés, camouflées dans une aube d'amitié. Des effluves diverses outillant la course vers la perte, le noeud primordial se trouvant désacralisé par un appel primitif des corps désentêtés, je tombai encore dans un abîme désincarné. Pourtant volonté première était de panser et de partager. Mais les torsions de la réalité éteignirent les lumières.
Acte pervers car c'était mon frère.